Un sous-marin de sous le pont
--> Ricanera bien qui ricanera le dernier
Mes oisillons ! quel bonheur de retrouver vos petits becs ouverts et pépillants, attendant avec l'impatience de la jeunesse que j'ouvre un instant les portes de mon savoir considérable pour nourrir vos petites âmes frémissantes que la naïveté de la fraîcheur juvénile rend transparentes de pureté originelle.
Ohhh je sais ce que vous attendez tous. Vous attendez que dans un geste héroïque et mémorable je démasque sans coup férir l'imposteur félon qui tenta bien maladroitement de s'attribuer sournoisement le nom que la grâce m'a donné de porter jusqu'aux sommets du journalisme moderne face à la tyrannie du système sportif sali par les bassesses mesquines des dirigeants bouffis d'orgueil des franchises du haut du panier de crabes.
Mon périple m'amena directement dans les faubourgs d'une triste ville sordide dont les relents de petitesse n'ont d'égale que la pestilence glauque des déjections canines lorsque le soleil au zénith d'un été trop chaud a transformé ces petits fours gluants en bombes odorantes visqueuses toutes prêtes à se ruer sous la chaussure du morne passant pour éclairer sa journée d'un vain combat magistral pour se débarasser de l'importune odeur collée sans possible retour en arrière aux basques du promeneur malchanceux.
J'étais sûr de trouver ici le faussaire plein de goût mais maladroit qui avait choisi comme cible de son usurpation un homme que la détermination vaillante rend insensible aux risques inhérents à sa noble tâche, tout comme aux mauvaises paroles des désastreuses chansons de Céline Fabian. Mais après moultes recherches et investigations, je dû me rendre à l'évidence: il n'y avait dans cette ville pas plus de chroniqueur sportif à dépister que de franchise d'Ultraball à ausculter. Chou blanc.
Pourtant j'étais certain que mon flair légendaire ne pouvait m'avoir trahi à ce point, il devait y avoir dans cette ville une bribe d'information cruciale toute prête à faire vrombir la plume dorée et acérée en carbotitane de mon stylo Mont-Blanc offert par ma Maman lors de mon trentième anniversaire en plus des chaussons "Gros lapin" que j'aime tant et dont Yargo a, lui aussi, une adorable paire (de chaussons). Je passai donc plusieurs heures dans une sombre taverne des bas fonds de l'endroit, où il est certain que tous les malfrats locaux viennent se vanter sans honte de leurs derniers exploits.
C'est alors que j'entendis parler entre eux deux personnes que je ne tardai pas à identifier comme les habiles trameurs d'un complot visant en son coeur l'instance dirigeante de l'Ultraball: le comité de développement.
Ces gens parlaient ouvertement de leur "coup réussi", qu'ils "étaient dans la place" et que "rien ne pourra plus les arrêter désormais"
Ayant déjà un peu goûté des spécialités locales à base d'alcool fermenté, j'avais, il est vrai, un peu de mal à me tenir debout, voir même assis, et j'optai donc pour la position la plus adaptée à l'écoute attentive, mais discrète, des vilains: couché sous la table. Il est probable que sans mon étonnant self-control, j'aurais fui à toutes jambes lorsque les affreux commencèrent à donner de violents coups de pieds sous la table, sans doute en pleine jubilation, alors qu'ils célébraient la réussite de ce complot dont je ne savais encore rien. Mais l'importance de l'enjeu et le désir ardent de pouvoir vous amener les nouvelles les plus fraîches me permirent de rester conscient malgré la douleur, tandis que les malfrats, ignorant toujours ma présence, jouaient avec leurs battes de base-ball sous la table.
L'un des voyoux ne cessait de dire "je ricane, je ricane", ce qui est probablement un tic de langage car il le disait à touts bouts de phrases. "je ricane, tu les as bien eu !"; "je ricane, personne d'autre que toi n'aurait pu se faire admettre dans le comité de développement aussi vite que toi". Il est bien dommage que jamais il ne cite le nom de son condisciple, car j'aurais aimé pouvoir vous dire de qui il s'agit.
Ce qui est sûr, c'est que la suite de la conversation m'apprit que cet inconnu avait usé de ses charmes auprès du président de la ligue Ultraball pour obtenir un poste dans ce fameux comité, et prendre le contrôle des décisions prises en son sein. Je ne sais trop de quelle façon ses charmes lui furent utiles, mais il est bien connu que Gamemaster n'hésite jamais à accorder des faveurs à ses favoris lorsque la gâterie est à la hauteur.
C'est à ce moment que mes forces s'épuisèrent et que je sombrai dans un coma léger dont la femme de ménage m'éveilla en balayant de troquet aux petites heures du matin.
Il y a donc un espion au coeur même de la ligue professionnelle; un espion peut-être de mèche avec Gamemaster (d'ailleurs je ne peux affirmer que l'homme au tic de langage n'était pas Gamemaster !); un espion sans foi ni loi visant à détruire de l'intérieur les institutions de notre sport chéri en le minant d'idées d'en dessous du pont et en truffant d'erreurs de jeunesse les décisions qui devraient être le garant de son inextinguible puissance. Je dis "IL FAUT EXCLURE LE SCELERAT"... si seulement je savais qui il est.
N'hésitez pas à m'informer des pistes que vous pourriez avoir concernant l'identité de celui qui fait ricaner l'autre, ou une idée de l'endroit où peut se cacher le vil usurpateur de mon identité. Sans vous je suis perdu, mes oisillons. Soyez mes yeux, je serai vos oreilles (et inversément).
Votre dévoué,
Raymond Tachmol
Ecrit par Raymond Tachmol, le Vendredi 1 Juillet 2005, 10:25 dans la rubrique "Nouvelles neuves".
Commentaires
SHB
01-07-05 à 13:10
Vous devriez avoir honte, monsieur Tachmol, de dénigrer ainsi les plus hautes instances de notre beau sport ! Ainsi que le disait Oscar Wilde, nous sommes tous dans le caniveau, mais certains regardent les étoiles. Ce n'est visiblement pas votre cas monsieur, et vous ne sortez pas grandi par une tellle volonté de salir !
:)
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Cher lecteur,
Raymond Tachmol
04-07-05 à 12:28
Vous avez cent fois raison.
Lorsque la folle tourmente de l'information brûlante secoue tel un mistral gagnant les certitudes les plus enracinées qui subjectivisent votre vision parcellaire de notre univers partagé, ma volonté de salir sans honte mes pantalons kakis en toile de coton à élastiques là pour ramper dans la fange gluante jusqu'au coeur des secrets les plus infames et les mieux gardés ne faillit jamais. Par ailleurs, je ne grandis plus depuis la fin de ma puberté, survenue comme chez beaucoup d'enfants au potentiel exceptionnel, à l'âge hautement précoce de 28 ans.
Dites à votre ami Oscar qu'aucun métier n'est dégradant, y compris celui de balayeur de rue, et ce même si le journalisme, lorsqu'il est opéré avec détermination, est encore le plus beau de tous. A-t-il déjà songé à écrire ?
Votre dévoué,
Raymond
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JerryKan
01-07-05 à 13:37
Ah c'est bien domage que le nom de ce sinistre personnage n'ait pas été prononcé
bien, sachez monsieur Tachmol, que j'espere que vous menerez cette enquette a bien, et que le comité fera tout pour faciliter votre tache molle
Je rikan
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Re:
Anonyme
01-07-05 à 13:52
démasqué !
pour ceux qui veulent connaître la Vérité, ça sera avec plaisir, en échange d'un chèque de 5000 € à l'ordre des Boosters :D
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Re: Re:
Anonyme
01-07-05 à 13:52
euh zut c'était moi au dessus ;-)
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Re: Re: Re:
Boosty
01-07-05 à 13:53
bon c'est pas grave, je suis pas doué...
bref c'était moi...
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Re:
Orzo
01-07-05 à 17:50
Bien d'accord avec Mr Kan:
C'est bien domage que le nom de ce sinistre personnage n'ait pas été prononcé.
Par contre, je ri Kan, bien que ton jeu de mot soit pas des plus fins.
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Re: Re:
JerryKan
02-07-05 à 22:58
hein, moi pas fin ?
fait gaffe a ce que tu dit cher ami, ou un Jerrykan enflamé pourrait bien atterir dans les locaux de ta franchise :D
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