Un coach comme il en faudrait beaucoup
--> Le Canada est un pays merveilleux
Ahhh mes enfants, je rentre à peine de voyage et déjà je me jette sur mon clavier comme un naufragé solitaire sur "Les dernières nouvelles d'Alsace". Il faut que je vous raconte, le Canada est un pays merveilleux.
Dès mon arrivée à Québec (prononcez kouééééébak), je fus emporté par un tourbillon de senteurs et d'images nouvelles qui mirent mon esprit en émois tant la fraîcheur de cette vision éveilla en moi l'envie immédiate de surpasser d'un trait de plume tous les écrits futiles qui ont décrit cette capitale de la francophonie exportée avec trop peu de flamme et de force pour atteindre ne fut-ce qu'un court instant la puissante réalité de la beauté ultime de cet endroit majestueux.
Je n'étais pas attendu car je n'avait prévenu personne de mon arrivée, mais j'avais l'impression que la ville toute entière me tendait les bras pour accueillir avec bienveillance mon amour naissant pour ce pays tant de fois imaginé à travers les reflets moirés des holo-reportages, mais oh combien plus vrai dans sa réalité véridique de la concrétude matérielle.
Bien que venu sur place pour visiter mon oncle Bens et ma tante canadienne, je ne pouvais passer dans ce lieu sous-tendu par de tristes affaires monstrueusement sordides de corruption du monde de l'Ultraball sans passer par Sainte-Agathe. Muni de mon cahier Atoma et de mon crayon Staedler numéro 2 pointu comme un sexe de Schtroumpf, je me rendis chez le coach des Yargoritiens pour une interview impromptue qu'il serait, j'en étais certain, ravi de m'accorder afin que la vérité toute nue sortant de sa bouche puisse être relayée par mon oeuvre et que le monde puisse lire par mes mots les réalités qu'il brûlait fébrilement de me dire sans attendre.
Dès mon arrivée chez lui, ou, devrais-je dire, chez ses parents, je fus pris d'une amitié aussi soudaine que vive pour ce personnage atypique aux grands yeux d'enfant. Comme moi, Yargo collectionne les angelots de Noël et les bouchons des bouteilles d'eau minérale en plastique qu'il a disposé dans de jolies vitrines vitrées tout autour de sa chambrette.
M'invitant à prendre une tasse de chocolat chaud, il m'expliqua qu'il était ravi que la presse internationale du monde s'intéresse (enfin) à ce qu'il voulait dire au peuple attentif et béat d'admiration qui allait sans aucun doute possible attendre avec une impatiente avidité la vérité du maître. La naïveté de sa jeunesse en éclosion est touchante. Jamais sans doute il ne comprendra que ce que les gens souhaitent, c'est avant tout de communier avec moi à travers les mots qui font éclater la suprématie de mon talent journalistique, et que le contenu des phrases n'est qu'un support léger à mes écrits talentueux. Mais qu'à cela ne tienne, je sentais qu'entre lui et moi naissait un lien qui allait au delà du travail qui nous unissait à l'instant et pour l'éternité. Son corps voluptueux se découpait dans le contre-jour artistique du soleil passant à travers les rideaux à lisière d'or de sa fenêtre ouverte, et ses boucles blondes frémissaient à l'infini à chaque geste de son visage. Je me sentais si bien dans le silence feutré entrecoupé de ses rires qui tintaient à mes oreilles comme des clochettes minuscules annonçant avec bonheur le retour des beaux jours.
Nous discutâmes longuement des sujets qui le passionnent, de ce sport qu'il affectionne, de sa maman qui le biberonne. Sur le sujet des rumeurs de corruption et d'espionnage, il se dit malheureux que le monde puisse l'accabler sans le connaître d'accusations mensongères destinées à briser sa réputation d'homme sérieux et de coach irréprochable plus qu'à dire une vérité sans fondement qui ferait trop plaisir à ses opposants qui avancent masqués dans les ténèbres d'un brouillard mesquin qui les cache de la lumière pour le faire tomber de toute sa grandeur au moment où il parvient à mener son équipe vers une victoire méritée par tant de labeur concédé.
Après une longue nuit que je ne suis pas prêt d'oublier, à parler sans relâche, à échanger avec ferveur, à nous libérer de ce qui était en nous, à donner tout en recevant jusqu'à l'apothéose de la fusion de nos esprits ouverts, je quittai le merveilleux Yargo avec la tristesse des adieux sur les quais brumeux des gares mal éclairées lorsque le bruit du train qui entre en gare couvre celui du jour qui se lève. Nous nous promîmes de nous revoir bientôt, à la faveur d'un déplacement de son équipe en Europe, ou lors de mes trop rares passages sur les traces de Jacques Cartier.
Yargo est désormais mon ami, mon seul vrai et tendre ami lointain, dont je garde le souvenir ému des rencontres trop brèves qui mènent sans en avoir l'air vers des liens solides et inextinguibles; le Canada est un pays merveilleux.
Votre dévoué,
Raymond Tachmol
Ecrit par Raymond Tachmol, le Jeudi 1 Avril 2004, 15:34 dans la rubrique "Nouvelles neuves".
Commentaires
Ah oui !
KolonelGunther
01-04-04 à 19:43
J'aime beaucoup cette phrase:
"Sur le sujet des rumeurs de corruption et d'espionnage, il se dit malheureux que le monde puisse l'accabler sans le connaître d'accusations mensongères destinées à briser sa réputation d'homme sérieux et de coach irréprochable plus qu'à dire une vérité sans fondement qui ferait trop plaisir à ses opposants qui avancent masqués dans les ténèbres d'un brouillard mesquin qui les cache de la lumière pour le faire tomber de toute sa grandeur au moment où il parvient à mener son équipe vers une victoire méritée par tant de labeur concédé."
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Re: Ah oui !
KolonelGunther
01-04-04 à 19:44
Merveilleux canadiens !
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Ally McBeal
SHB
01-04-04 à 23:28
J'imagine que Yargo ne va pas tarder à réclamer des dommages et intérêts ! :D
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Re: Ally McBeal
Yargo
04-06-05 à 04:26
effectivement je pourrait peut-etr demander une victoire en dommage et intéret pour cela et aussi contre l'autre épais qui parle que j'ai construit mon stade de travers....
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Re: Re: Ally McBeal
KG
04-06-05 à 19:28
He's back !
Hosanna !
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