Ultraboule

D'ours que tu viens ?

--> Pas de répit pour les Teddy Bears

Cette semaine, mon destin m'a amené à croiser la route d'un homme.
Quand je dis mon destin, j'entend par là que je considère cette rencontre comme une épreuve de la vie qu'il faut assumer sans faiblir, le front haut et l'haleine fraîche.

Comprenons nous bien, l'homme en question n'est pas un mauvais bougre, loin de là, mais les pratiques auxquelles il s'adonne ne peuvent laisser indifférents les adultes parmi nous (les autres m'excuseront, je l'espère, de cet article qui ne leur est pas destiné - veuillez cessez tout de suite de lire si vous n'êtes pas adulte).

Je me promenais donc dans les quartiers chics de Rennes (si si, il y en a) à la recherche d'un reportage méritant l'attention patiente de mon esprit supérieur. Il faisait nuit noire, la lune ayant abandonné depuis longtemps sa tournée dans cette ville car elle s'y faisait agresser au moins une fois par semaine par des jeunes voyous dévergondés qui la traitaient de face de lune, ce qui n'est jamais un compliment, surtout dans la bouche d'un garçon qui parle à une blonde.

Couvert par l'obscurité enveloppante, je progressais tout à fait par hasard sur le balcon du premier étage d'une luxueuse résidence lorsque mon regard fut attiré à l'intérieur par des images qui restent aujourd'hui et pour toujours gravées dans ma mémoire infaillible. Mais comme les mots ne suffisent pas toujours à convaincre les esprits médiocres, et comme j'avais par chance mon appareil photo à portée de main en bandoulière de mon imperméable kaki, j'ai immortalisé la scène qui se déroulait sous mes yeux.

Là, sous la lentille Nikon de mon zoom professionnel, un homme que je reconnus tout de suite se livrait à l'impensable, entouré de teddy bears de toutes les couleurs. L'homme faisait sauter les teddy bears sur ses genoux en chantonnant une chanson douce que me chantait ma maman et il semblait en tirer un grand plaisir tandis que, soumis, les petits êtres de peluche attendaient leur tour serrés les uns contre les autres, éparpillés dans le salon.

Je ne sais si le sentiment que j'ai ressenti alors se calmera un jour, mais ce qui est sûr c'est que cet homme là sait manipuler les boules de poils. Bon, il faut que je vous laisse, je dois aller rechercher un vieux truc au grenier pour vérifier une théorie géniale que je viens d'avoir...

Votre dévoué,
Raymond Tachmol

Grumly en pleine action avec ses Teddy Bears ...